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Nos ateliers philo 

Depuis 2013, la Compagnie Kê-Seksa crée des spectacles et anime des ateliers théâtre, expression corporel, livrobjets, atelier d'écriture ; plus spécialement à destination du jeune public.

 

Parler, écrire, danser, crier, raconter, chuchoter, "musiquer" est pour nous une façon de laisser des traces et de s'exprimer. Et surtout d' entretenir, d' étoffer et de nourrir les liens entre les personnes. Notre façon d'être au monde du spectacle est aussi une façon d'être au monde philosophique. Nous défendons être dans le modèle de la méthode maïeutique (art de faire accoucher) de Socrate, qui, comme sa mère obstétricienne, visait à accompagner des « accouchements ». Dans notre cas, évidemment, il ne s’agit pas de faire naître des enfants ! mais de faire naître la singularité de chacun, chacune, l'autonomie de raisonnement, le questionnement sur nos pratiques quotidiennes d'être ensemble : confiance en soi, coopération, empathie, tolérance, et des questionnements sur nos pensées : nommer ses émotions, élaborer sa propre réponse et non celle attendue par la société ou le "chef".

 

L'occasion de mener des ateliers philosophiques avec les enfants, reprend toutes nos pratiques artistiques et d’ateliers, pour permettre aux idées les plus spontanées et dépourvues de préjugés de s'exprimer. Nous amenons les enfants à s’interroger sur des thèmes en leur apprenant à faire des distinctions au sein de leur idées et à développer leur sens critique.

 

Nous partageons dans nos pratiques théâtrales, d'écriture, de mouvement singulier, le même horizon que celui de la philosophie. A savoir que nous ne sommes pas pédagogues d'une réponse attendue, d'un mouvement parfait ou d'une réplique ordinaire, nous sommes dans la pédagogie de la question.

 

Et en tant que médiateur, danseuse, musicien, comédienne nous sommes une sorte de canal, permettant la facilitation de construction d'un atelier, d'une expression théâtrale, d'une écriture ou d'un débat.

 

Tout ceci pour permettre de provoquer et faire naître l'autonomie de pensée chez l'enfant, et de lui permettre de s'exprimer mais aussi de prendre conscience que la réflexion est une œuvre collective.

 

Les ateliers philosophiques sont pour nous comme une prolongation du travail que nous menons sans le nommer depuis quelques années.

C'est de façon ludique que se déroule cet atelier en associant une pratique de l'échange interactif : demande d'explication des idées proposées, de précision, de définition, d'argumentation et une activité tantôt artistique : théâtre, marionnette, danse, musique, modelage, peinture tantôt lecture d'albums Pour nous, la philosophie va véhiculer des pensées conceptuelles, mais c'est avec le corps que nous pensons, ressentons, sommes chargés d'émotions. La perception des cinq sens est notre appareillage à découvrir le monde, et c'est parce que nous voyons, entendons, touchons, sentons, goûtons que nous pouvons pleinement penser et réfléchir.

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Pythagore et les petites bouches.

à Céline, à Élise

aux enfants de 2 ans à... jusqu’à ce qu’on ait envie d’y rester,

à Guishh et ses mots en zique, ses retours de sagesse.

Mais qui c'est d'abord Pythagore ?

Pythagore, le nounours aimé de la compagnie de théâtre Keseksa, est l’ami des ateliers philo animés par Stef à l'école pour les enfants. Pythagore, en tant que nounours, incarne un ami bienveillant et ouvert d'esprit, prêt à écouter et à accueillir les pensées de chacun. Dans ces ateliers, il encourage les enfants à s'exprimer sans jugement ni moquerie.

 

Pythagore rappelle aux enfants que malgré nos différences, nous sommes tous des êtres humains, uniques et semblables à la fois. Il célèbre la beauté de cette complexité humaine, composée d'émotions, d'envies, de besoins et de ressentis variés. Il questionne l'utilité de juger les autres, préférant effacer toute méchanceté que quelqu'un pourrait éprouver envers une personne différente.

 

A travers son rôle d'ami en peluche, Pythagore joue un rôle essentiel dans la création d'un espace sûr et bienveillant, où les enfants peuvent s'ouvrir, partager leurs pensées et développer leurs capacités de réflexion philosophique. Grâce à Pythagore, les ateliers philo animés permettent aux enfants d'apprendre à respecter les différences, à cultiver l'empathie et à favoriser une communication constructive entre eux.

 

En somme, Pythagore le nounours incarne l'idéal de l'acceptation et de la tolérance, apportant douceur et réflexion dans le cadre des ateliers philo de Keseksa.

Prologue

Un Chœur de grandes bouches, belles personnes à l’œil pétillant et aux paroles coopératives. N’importe où, entre la machine à café, le coin de petite table de maternelle et le gazon sous l’arbre à Monneville où nous avons jouer au chamboule tout.

 

C’était un jour de réunion de grandes bouches.

Un jour où il avait été décidé de semer des mots, des interrogations, des questionnements, des petites valises d’outils à s’approprier, des petites étincelles à choper en épuisette de partage, des cailloux de rebonds à mettre dans sa poche pour la maison et plein d’autres merveilles de l’instant.

Un jour où entre nous, les grandes bouches, dans les regards nous allions vers la même ligne droite et bossue de l’aventure humaine.

Un jour où on a dit que oui, que oui les petites bouches avaient autant de beaux mots, de belles histoires, de belles folies, de belles sagesses à partager en philo-sophie.

Alors ça a commencé.

Acte1: La souplesse de Pythagore.

-Un cercle.

-Non un soleil.

-Non un angle de vues.

-Ok, un angle de vues encerclé de soleils.

-Une bougie.

-Une question.

-Pythagore.

-Ah oui, celui avec sa trop longue barbiche…

-Non pas tout à fait.

-Celui qui fait des maths ?

-Non un peu.

-Celui qui a vu arriver le roi Léon ?

-Non mais oui.

-Le roi qui lui a demandé de lui apprendre à être sage, mais tu l’a dit !

-Oui mais non.

-et Pythagore à même répondu qu’il ne sait pas ce qu’était être sage mais qu’il était sur le chemin de  la sagesse.

-Oui d’accord mais là je parle de l’autre Pythagore.

Pythagore s’est posé. De mains en mains, il a commencé à danser.

Et puis à commencé à tourner, à se faire étirer, malaxer, trouer, bousculer, marmiter, enrouler, bisouiller, caresser, parler…

Un tas de truc que juste lui et sa souplesse pourrait raconter.

Bref, Pythagore, roi des nounours, a pris ses fonctions de bâton de paroles. Ce Ielle sans nomination de genre, sans

bouche a tourné pendant 5 semaines entre les  270 (environ) mains âgées de 2ans 1/2 à 10ans de Fay les étangs à Trie Château en passant par Chaumont en Vexin, Monneville, Lierville.

Un narrateur, une grande bouche, des petites bouches.

Acte 2: la photosynthèse

Une grande bouche et des petites bouches.

-Alors l’amour? Pour vous ? Ça pourrait être quoi ? Comment ? Pourquoi ? Pour Qui ?

-Ben l’amour, c’est simple, c’est comme la photosynthèse !

-Ah oui, tu veux bien nous expliquer ?

-Ben c’est simple. C’est évident.

-Vraiment ?

-Oui. Les plantes elles ont besoin du soleil, de l’eau pour monter et grandir. Pour se nourrir, tu comprends ?

-Oui, tout le monde comprends ?

-Oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui jusque là.

-Eh ben l’amour c’est pareil. On en a besoin pour grandir et monter et se nourrir. C’est simple.

-Et après on devient une plante ?

-On peut avoir des racines ?

-Ben oui

-Merci.

Acte 3: petit, maman, papa ours et l’oiseau colibri.

Une danseuse, des petites bouches, des petites mains et des petits dos et des yeux clos.

UnE sur deux sur un coussin, l’autre personne derrière lui ou elle.

Un monologue en musique...

-Mettez-vous derrière la personne que vous avez choisie et qui vous a choisie.

La personne assise sur le coussin, tu fermes les yeux.

La personne derrière le petit dos, tu te frottes fort les mains pour qu’elles deviennent toutes chaudes.

Puis tu formes des petits poings avec tes mains, ce sont les pattes de petit ours.

Il monte doucement, tranquillement, sensiblement dans le dos en appuyant un tout petit peu avec ses petites pattes. Puis il retombe tout en bas.

Alors c’est au tour de maman ours, avec ses pattes un peu plus aguerries, elle monte plus fortement, plus élastiquement dans le dos, arrivée presque au dessus, pouf elle retombe tout en bas.

Vint le tour de papa ours avec ces gros pattes, il monte plus rondement, de façon plus tourneboulée mais il dérape et retombe tout en bas…

Vient le petit oiseau. Le colibri.

Avec ses petites pattes pointues comme des petits doigts dans les petits dos, il escalade en sifflant de petits meuhmehueu, tout tranquillement, tout posément, tout assurément et il arrive jusqu’au dessus des épaules. Et là, il grattouille, il farfouille, il masse les petites épaules, doucement et fortement à la fois. Et ensuite, lorsqu’il a assurément massé, il s’envole en fouettant le dos comme un doux balai.

 

Alors la personne devant se réveille, ouvre les yeux. Et on change de place pour attendre les ours et le colibri.

Acte 4: Triangle et Silence

Des petites bouches, un musicien, une clarinette, une senza, un trombonne, une gymbarde, une guitare, un triangle

La Clarinette

- je les happe regarde !

Le Trombonne

-je ronfle les graves

La Senza

-mes touches toutes vibrent

La Gymbarde

-j’aime voyager en bouches.

La Guitare

-j’enroule mes cordes pour détordre les cœurs

Tous les instruments en chœur :

-non pas le triangle !!!!!!!!!!!!!!

Le triangle :

-le silence est d’or! blingue !

Acte 5

Des notions décortiquées, questionnées, ouvertes, à l’air libre, peut être sur des canapés, affalées, fatiguées !

L’Amitié

-vous étiez là ?

L’Amour

-oh oui j’ai beaucoup aimé être là

La Vérité

-la vérité, pour toi c’est facile !

L’Homme et l’Animal

-nous, nous étions sur une «étoile » d’araignée !

Les Émotions

-comme sur un fil, je vois bien, nous aussi nous avons du jongler avec la colère, la tristesse, la joie et la peur

La Vérité

-la vérité, c’est que c’est difficile de s’y retrouver, émotion, sentiment, sensation !!!!!

La Liberté

-il se peut que tout ça soit abyssale et permette à certains mots de sortir de leur carcan, de leur case, de leur écrin, de leur petites bouches

Grands/Petits

-oui d’ailleurs, ce n’est pas toujours simple d’être une petite bouche, même si on peut jouer beaucoup, rêver beaucoup et s’ennuyer beaucoup.. .les grandes bouches oublient de jouer ou alors ils et elles sont trop fatiguéEs !!!

La vérité

-la vérité c’est que c’est pas toujours facile d’être grandEs.

Garçon fille

-ni d’être une fille, ni d’être un garçon. Moi je joue avec les poupées de ma sœur, mais je le fais quand personne ne me regarde. Moi je m’habille comme je veux, en garçon ou en fille.

Les différences, le racisme

-sauf que c’est pas évident d’être différent. Moi j’essaie d’être toujours pareil que les autres pour pas me faire remarquer.

La vérité

-la vérité, c’est pas facile !

Le bonheur

-la question est de savoir ce qui nous rend heureux, heureuses…..

Acte 6

Un chœur d’enfants costumés avec des habits de grands, des robes, des jupes, des casquettes, des pantalons, des vestes…de la façon dont ils et elles l’ont choisi…

-je suis grand

-je suis petit

TOUS ENSEMBLE

-j’ai le DROIT de :

-rêver

-rire

-pleurer

-aimer

-avoir une colère

- ET jouer

-je suis une fille je peux aimer le foot

-je suis un garçon je peux aimer la couleur rose

-je sui une fille je peux aimer le bleu

-je suis un garçon je suis sage comme une image

-je suis une fille je peux porter un pantalons

-je suis un garçon j’aime les vaches

-je suis une fille je peux être maçonne

-je suis un garçon je peux être poli

-je suis un garçon j’aime le jaune

Épilogue

Une ribambelle de petits ogres a faim et se tape le ventre en grommelant et se met ensuite à danser, mais comme des ogres quand même ! Un garçon vient déposer un cœur en papier auprès d’une fillette, la regarde et ouvre la bouche : je t’aime.  Une alarme incendie est sauvée de son hululement de justesse, personne ne fera pipi sur les coussins, mais tout le monde est d’accord pour crier très fort sa colère dehors.

Les jardins zen ont poussé dans la classe et dans cette classe l’indication de l’amitié est portée par un kern de pierres à mots. Les chambeletouts forment une pyramide de colère et les petits livrets se déplient sous les empreintes de doigts colorés d’encre...des animaux surgissent de nos bouts d’index, de majeur et de pouces et des mots inconnus de nos bouts de langues…

La guitare nous tient chaud au cœur pendant tout ce temps. Et la senza aussi avec ces petites ondulations de fréquences à oreilles. Un dernier mot à l’oreille de chacunEs en chuchotis, ça parle d’amour ? D’amitié ? De liberté ?

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